Palombe&tradition N°24
SOMMAIRE
L’ÉCHO DES CABANES.
GIFS - Programme de suivi ARGOS
Quelques éléments de réflexion…
PALOMBE ET RUGBY - Philippe Tapié
TRADITION - Gavage à la bouche
A.N.C.P. - L’association va au contact des adhérents
Autour d’elles... - L’équipe de cabane
SOCIÉTÉ - Continuer à chasser malgré les éléments
TECHNIQUE - Appelants: Comment les manipuler au mieux?
Les Prévisions de passage 2009
LEGISLATION - Réglementation de la cueillette des champignons
ESSAI – Les optiques
ITALIE - Poggibonsi 2009
MIGRATION - Une bonne migration pour oublier le cauchemar
La tête dans le ciel…
ITALIE - Que ce nouvel «octobre» soit béni
LES RECETTES DU PALOUMAYRE
Edito
La chasse «sportive»...
Le chasseur au posé est souvent opposé au tireur au vol plus «sportif», mais que signifie être sportif ?
On entend régulièrement le terme de chasse sportive et chaque fois cela m’horripile. Beaucoup de chasseurs pensent se démarquer ainsi du chasseur de base qui à leurs yeux reste le ringard et ils adoptent une attitude suffisante vis à vis des autres chasseurs. Je déteste ce mot de sportif associé à la chasse ou à la pêche. Le sportif est un compétiteur, amateur ou professionnel qui se mesure à des adversaires, ou à lui-même. Dans le cas de la chasse, il n’y a aucune compétition, l’animal n’a pas choisi de se mesurer avec le chasseur, le terme de sportif me semble inapproprié et incompatible avec la chasse. Etant également chasseur à l’arc, je ne me considère pas plus chasseur «sportif» lorsque je pars en forêt avec mon arc, que lorsque je prends le fusil à la palombière, mais chasseur tout court. Il y a dans le terme de sportif associé à la chasse une suffisance qui me déplaît. On oppose trop souvent le chasseur au posé au tireur au vol plus «sportif», mais être sportif dans ce cas-là signifierait s’infliger une difficulté supplémentaire, alors que le principe d’une chasse moderne est de tuer le plus proprement possible et à coup sûr pour ne pas faire supporter à l’animal des souffrances inutiles. Dans une compétition sportive, les règles sont les mêmes pour tous les participants, imaginez un 100 mètres avec un athlète à pied et l’autre à moto, quelle valeur pourrait-on attribuer à une telle compétition? Il en est de même pour la chasse, si on peut qualifier certaines chasses de sportives, le courre du lièvre à pied par exemple, ou la chasse au chamois en montagne, le terme de sportif est pris ici dans le sens d’activité physique soutenue. Ce n’est pas la chasse en elle-même qui est sportive, mais le fait d’être obligé de courir pour suivre le chien, ou de grimper 3 heures pour être à portée de tir, ce n’est pas la même chose.
Etant également pêcheur à la mouche, (oui, je sais pêcheur et chasseur ça fait beaucoup de défauts), dans ce milieu les pêcheurs considèrent avoir une attitude sportive car la règle est de relâcher systématiquement le poisson sous peine d’être pris pour un viandard. N’est-on pas là en train de retirer toute l’essence de la pêche ou de la chasse qui est avant tout de s’approprier un animal convoité?
Voilà déjà le moment de remonter…
Si j’en crois les prévisions de notre paloumayre maison, Jean-Patrick Barnabé, nos belles bleues devraient cette année passer de bonne heure (voir calendrier en page
centrale).
Je dis déjà, car je ne suis pas encore prêt mais je ne dois pas être le seul dans ce cas, encore qu’il me reste des arbres, ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’entre nous. Dans certaines communes des Landes, 45% à 100% des palombières ont été détruites sans possibilité de remonter car il n’y a plus d’arbres. Aussi, j’invite les chasseurs qui peuvent rechasser à accueillir les paloumayres sinistrés, ce sera peut-être l’occasion de nouvelle complicités et de confronter ses points de vue sur la chasse. Après cette catastrophe, la solidarité a fonctionné à fond pour les habitants sinistrés et entre les paloumayres.
Je vous souhaite à tous une très bonne saison et n’oubliez pas de faire des photos, nous les publierons!
Philippe Ducos, rédacteur en chef
Appelants
Comment les manipuler au mieux?
La palombe est l’un des oiseaux qui a le plumage le plus fragile. Une ou deux mauvaises manipulations et votre appelant est abimé pour la saison.
L’utilisation des signatures isotopiques dans les plumes comme traceur géographique coupe court à certains points de vue. Analyse…
Le travail est titanesque. Les auteurs et tous ceux qui ont contribué au rapport (lire en encadré) ont effectué une tâche jusque-là jamais réalisée. La détermination de l’origine géographique des pigeons ramiers, Columba palumbus, hivernant en Europe de l’ouest à l’aide des isotopes stables a nécessité une mobilisation aussi bien sur l’Hexagone, qu’en Corse et sur la péninsule ibérique. Pour l’Europe, il s’agit d’une première. Car ces dernières années, plusieurs études ont été menées au moyen du ratio isotopique de l’hydrogène stable dans les plumes des oiseaux afin d’identifier la position géographique de sites clefs comme des sites de nidification, d’hivernage [...].
Quelques éléments de réflexion...
... sur les désagréments dûs à la mauvaise perception des vents en période de chasse.
Le vent est sans aucun doute l’élément le plus important dans la multitude des paramètres qui font qu’une saison de chasse pourra être réussie ou complètement loupée.
La topographie générale des lieux fait que votre palombière est plutôt bonne à certains vents et moins bonne à d’autres, mais à cela pas grand chose à faire, si ce n’est déménager. Les phénomènes qui motivent ma réflexion sont de deux types: ceux liés au relief environnant (colline, vallée) et ceux liés à l’action humaine (les coupes rases de bois, les plantations).
Il est très fréquent lors du compte rendu de journée de chasse sur palombe.com ou au téléphone avec le collègue qui chasse un peu plus loin, qu’à la question fatidique: «Comment le vent a-t-il été aujourd’hui?» les réponses soient très différentes voire surprenantes. Nos girouettes auraient-elles aussi des sautes d’humeur au point de nous donner une information erronée sur cet élément fondamental?
Chacun sait que les appelants sont toujours positionnés face au vent, mais il est très rare, à moins que ça souffle fort qu’ils regardent tous le même horizon. Les appelants qui ne sont pas tournés comme il le faudrait sont généralement ceux qui sont derrière l’arbre par rapport au sens du vent, donc vos appelants de pose. Si dans ce cas de figure le chasseur manque d’attention et surprend son appelant mal positionné, un claquement d’aile un peu trop sec et la pose est loupée, je pense que cela nous est arrivé à tous [...]
Optiques pour le tir au posé des palombes en palombière.
Comment peut-on manquer une palombe posée sur une branche?
Le facteur matériel
Nous l’avons déjà abordé dans de précédents numéros, mais le matériel: fusil, cartouche et souvent l’association des deux ne donnent pas forcément le résultat escompté. Je ne saurais trop vous conseiller une nouvelle fois de toujours tester sur cible vos nouvelles munitions avec votre arme habituelle et encore plus d’essayer toujours un nouveau fusil avant de l’amener à la chasse. Si tous les chasseurs testaient leur fusil à la cible, nombreux seraient ceux qui auraient la désagréable surprise de s’apercevoir que l’arme ne tire pas là où l’on vise.
Le facteur humain
C’est celui qui intervient malgré tout le plus souvent dans les loupés récurrents.
Première erreur classique: l’appréciation de la distance de tir. Celle-ci se trouve souvent accentuée par un choix non judicieux de la munition utilisée. En palombière chaque chasseur devrait avoir dans sa poche au moins trois cartouches différentes: une pour tirer près, une pour tirer à mi-distance et une pour tirer loin. Avec un peu de «jugeote», la bonne cartouche et aussi le bon plomb, le tout lié à un profond respect de l’animal: on tire pour tuer et non pas pour tirer avec cet esprit imbécile qui me hérisse les poils à chaque fois, «de toute façon elle risque plus que moi», on doit obtenir de bons résultats [...]