Palombe&tradition N°44
SOMMAIRE
4 L’ECHO DES Cabanes…
8 DOSSIER - On veut du nord !
14 PALOMBES ET RUGBY - Les deux passions de Patrick Talès
16 REPORTAGE - La dynastie Verney-Carron
20 SOCIETE - De l’usage des cerfs-volants effaroucheurs
24 LEGISLATION - Une mise au point
28 PORTRAIT - Jean-François Marchet
31 Les Prévisions de passage du Paloumayre
36 HISTOIRE - Deux palombes dans l’arche de Noé
38 PALOUMAYRE D'ICI OU D'AILLEURS
40 Courrier du lecteur
42 AUTOUR D'ELLES... - La passion, riche alliance de travail et de plaisir
46 CHIENS - Les tares génétiques
48 « LA TETE DANS LE CIEL... »
51 Les mots gascons
52 ITALIE - « POGGIBONSI 2014 »
56 LES RECETTES DU PALOUMAYRE
Edito
Bonne migration à tous
En devenant le gibier numéro un pour les chasseurs français, la palombe, souvent encore ravalée au rang de simple « pigeon » ou même de « sauve-bredouille » a perdu son antique statut de gibier régional longtemps réservé à des originaux qui passaient le mois d’octobre dans des cabanes au fond des bois. Et comme nous le confirment des informations reçues d’un peu partout, ce phénomène s’internationalise en Europe au même titre que l’ Euro. Du coup, les « paloumayres » ont perdu un peu de leur particularisme et acceptent parfois assez mal que leur oiseau bleu devienne l’objet d’une chasse n’ayant plus aucun point commun avec celle qu’ils ont longtemps pratiquée. Évidemment, les tenants de techniques différentes s’affrontent parfois violemment et les réseaux sociaux sont devenus pour l’occasion de véritables forums, qui, anonymat aidant, permettent voire encouragent tous les excès. Défenseurs assumés de certaines traditions, pouvions-nous pour autant oublier d’autres pratiques de chasse ? Si évidemment nous condamnons sans équivoque le tir au vol avec appelant, pouvons-nous militer pour son interdiction ? Difficile dans notre démocratie !
De toute façon, nos lecteurs sont assez grands pour défendre éventuellement leur position.
Bien loin de ces polémiques, notre oiseau bleu s’apprête à effectuer une migration dont nos spécialistes parlent un peu plus loin. Que sera-t-elle ? Dans leur ensemble, les prévisions sont relativement optimistes : après la migration 2013 conforme aux attentes, après un hivernage souvent qualifié d’exceptionnel – au point de générer des abus que nous avons déjà évoqués dans nos colonnes- la nidification paraît aussi se situer dans une moyenne haute ; au final, que des indices favorables pour nos chasseurs. Est-ce à dire qu’ils vont en prendre plein les yeux ? Ce serait aller un peu vite en besogne, et la sagesse de tous nos chasseurs impose la prudence. Pas besoin en tous cas d’aller consulter une Madame Soleil des Palombières pour se rendre compte que les paloumayres n’attendent personne pour se mettre au travail. A l’heure où nous écrivons ces lignes, marteaux et tronçonneuses résonnent dans des bois qui retrouveront leur calme absolu dans quelques semaines.
Alors, les palombes n’auront qu’à bien se tenir.
René Laffore, Rédacteur en chef
On veut du nord!
Encore traumatisés par une saison 2013 où les vents de sud perturbèrent le passage et la chasse, les paloumayres rêvent d’une grande vague bleue bien étalée et poussée par un léger souffle de nord.
On peut toujours rêver, cela ne fait de mal à personne mais si le Dieu Eole voulait nous faire le plaisir d’orienter sa girouette au nord cette saison, nous lui en serions infiniment reconnaissants. Non, s’il vous plaît, ne recommençons pas comme en 2013 avec cet incessant vent de sud, sud-est qui pendant tout le mois d’octobre poussa le gros de la migration vers l’ouest du couloir central et traumatisa les préposés aux ficelles soudain incapables de poser un vol à la cime des chênes ou des pins. Comme le lance puissamment Michel Galabru dans le célèbre film les Chti’s, « c’est le nord », qu’il nous faut.
En effet, rarement comme la saison dernière, nous avons pu mesurer l’importance du vent pour réaliser de bonnes poses. Il fallut être patient pour attendre le 30 octobre où les vents montèrent enfin au nord pour se persuader que finalement rien n’avait changé, qu’il était encore possible de faire descendre quelques oiseaux sur les cabanes.
Non, personne n’a oublié cette curieuse saison 2013 où la présence constante de vents de sud, sud-est jusqu’au 30 [...]
La dynastie
Verney-Carron
Le premier fabricant français d’armes de chasse a reçu « Palombe & Tradition » dans ses ateliers. Visite au cœur de l’entreprise, créée en 1820, qui est toujours familiale.
Sur le boulevard Thiers, à Saint-Etienne, la société Verney-Carron n’a rien d’ostentatoire. C’est pourtant ici qu’ont été et que continuent de s’écrire les plus belles pages de l’armurerie française. Jean Verney-Carron, président du directoire depuis 2013, sixième génération depuis la création de l’entreprise, reçoit en toute simplicité.
« On veut rester ouvert et être à l’écoute pour donner l’envie de venir vers nous ». La marque est mondialement réputée. Les armes, fusils et carabines, sont parmi les plus beaux et plus performants. Une évolution qui s’est faite au fil des siècles avec toujours le même professionnalisme et un savoir-faire inégalé.
Si la maison s’apprête à fêter ses 194 ans d’existence, l’arbre généalogique de la famille remonte à 1650 et à Guy Verney, premier « faiseur de fusils ».
C’est en effet, au début du XIXème siècle que débute l’histoire de l’entreprise. Avec, tout d’abord, Claude Verney, arrière petit-fils de Guy, [...]
Une mise au point
Nous avons interviewé M. Vincent DJELLOUL, Technicien Supérieur de l’Environnement à l’ONCFS, chef de la brigade de St PERDON dans les LANDES (40), pour faire un point précis sur la législation de la chasse en palombière.
En palombière comme ailleurs, la législation se situe à deux niveaux. Le niveau national qui fixe des règles valables sur l’ensemble du territoire et le niveau départemental qui apporte des compléments à ces règles uniquement valables sur le département concerné. Les arrêtés départementaux ne peuvent pas accorder plus de choses que n’autorise la police de la chasse au niveau national, par contre ils peuvent être bien plus restrictifs que celle-ci sur n’importe quel sujet.
D’autre part, dans la loi on peut considérer qu’il y a deux niveaux. Ce qui est implicitement prévu par la loi et qui ne peut être mis en cause par personne. Exemple, le nombre de cartouches autorisées dans un fusil semi-automatique : il est de 3 maximum, point à la ligne.
Mais il y a aussi tout ce qui n’est pas prévu directement par la loi et qui peut être soumis à interprétation [...]