Palombe&tradition N°50
SOMMAIRE
4 L'écho des Cabanes
10 DOSSIER HIVERNAGE
- Comment passer l'hiver sans maïs?
- Le comptage à l'aide de la géolocalisation
15 Dessin humoristique de Serge FAVAL
18 LANDES - Une saison atypique
22 PALOMBE ET RUGBY - Arnaud MELA
24 ART - L'ornithologie et la Palombe
28 ELEVAGE - Bien soigner ses palombes en captivité
31 Les mots gascons des paloumayres
32 INDEX des articles parus dans les 10 derniers numéros
34 SANTE - épizootie aviaire: L'oiseau bleu est blanc comme neige
42 Autour d'elles... - Moi le chêne de pose
44 SOCIETE - Palombières saccagées: le vandale arrêté
46 CHIENS - Sachons chasser avec nos vétérans?!
48 «LA Tête DANS LE CIEL...»
52 ITALIE - Automne 2016: «jamais pareil»
56 LES RECETTES DU PALOUMAYRE
Edito
Nouveau comportement de l'oiseau bleu
La migration 2015, même si les chiffres définitifs incitent plutôt à l'optimisme a été vécue différemment selon les régions et les départements. L'hivernage quant à lui a rappelé celui de 2014 dans de nombreux territoires avec toutefois d'importantes différences en fonction des cultures et donc de la nourriture possible. Une fois la glandée épuisée, il a bien fallu que nos chères palombes trouvent de quoi se nourrir. Les nouvelles dispositions agro-environnementales imposées pour le maïs obligeant à un enfouissement rapide des résidus de récoltes, ont sensiblement modifié la donne?. En effet, sans cesse en quête de nourriture, les oiseaux en hivernage ne se fixaient pas ou tout au moins pas longtemps mais se déplaçaient en vols souvent énormes. Si c'était un régal pour les yeux des promeneurs, les chasseurs qui ont pris l'habitude d'en faire leur tableau hivernal appréciaient moins.
Autre conséquence de se changement de comportement des oiseaux bleus à la recherche de nouveaux garde-mangers, des bandes de palombes se sont attaquées en certains endroit à des semis. Ce qui pourrait à terme poser des problèmes aux agriculteurs.
Enfin, constat affligeant pour les paloumaïres respectueux de l'oiseau et qui ont une autre éthique de la chasse: ces vols énormes ont entraîné des comportements généralement réservés aux «viandards» et pas dignes de vrais chasseurs.
Mais cela est une autre histoire...
René Laffore, Rédacteur en chef
Hivernage - Comment passer l'hiver sans maïs?
Les glands ont encore constitué l'essentiel de l'alimentation des palombes en hivernage et les oiseaux ont amorcé une remontée précoce vers le centre du pays. Avec le réchauffement et les effets du mulching, ce mouvement risque de s'amplifier.
Les années se suivent et se ressemblent. Comme en 2014-2015, les palombes ayant décidé d'hiverner dans le grand sud-ouest cette saison avaient jeté leur dévolu sur les zones les plus riches en glands. Dès leur arrivée en octobre ou au début du mois de novembre, les vols s'étaient installés dans les chênaies de Gironde, des Landes, du Gers et des Pyrénées-Atlantiques où la glandée était la plus importante. On sait que les glands ont une plus grande valeur calorique et énergétique que les grains de céréales notamment le maïs et que les pigeons ramiers les préfèrent à toute autre nourriture lorsque ils ont le choix.
Mais désormais la question de ce choix ne se posera quasiment plus dans le sud-ouest avec la mise en application de la directive nitrate et donc l'enfouissement quasi immédiat des déchets de récolte du maïs après la moisson. L'époque où les chaumes de maïs restaient en l'état tout l'hiver avec en surface des multitudes de grains dorés échappés par les machines est bien révolue. Cet automne en particulier on aura noté qu'à peine récoltés, les champs étaient retournés et réensemencés. Ce qui privait automatiquement les oiseaux de cette manne qui les attira tant pendant des décennies, notamment dans les grandes zones maïsicoles des Landes[...]
TECHNIQUE
Les sols et l'eau
Pour l'eau, sur ou près du sol, chacun a son idée.
Comme pour beaucoup de choses en matière de chasse à la palombe, les appréciations de chacun sont souvent différentes, voire contradictoires. De tout temps, le chasseur a essayé d'améliorer l'attractivité de son sol, pour que les oiseaux y descendent mieux. L'eau semble être un élément essentiel en la matière, mais certains vous diront qu'une palombe qui boit remonte aussitôt et que donc, ce n'est pas intéressant et que ça ne sert à rien. Vaut-il mieux une palombe ou des palombes qui descendent et ne restent pas trop sur le sol, ou des palombes qui semblent scotchées sur leur branche?
Beaucoup de chasseurs ont trouvé un compromis à ce dilemme, ils ne conservent que l'attraction par le côté visuel en mettant un bac d'eau bien en évidence sur le sol mais qu'ils recouvrent d'un grillage pour que les palombes ne puissent pas boire.
J'ai longtemps pratiqué de la sorte et j'en suis arrivé à la conclusion que le bac d'eau me faisait surtout plaisir à moi, quand je regardais mon sol, mais que les palombes avaient vite[...]
PASSION
L'art d'élever les palombes en captivité
Ce rêve d'apprivoiser les migrateurs qui anime l'homme depuis ses origines, ce Tarn et Garonnais le vit au quotidien.
Ce qui saute aux yeux lorsqu'on arrive devant les volières de Gilles Falga, c'est le plumage de ses palombes. Pas une rectrice cassée, pas une rémige mitée, les tectrices du dos lisses comme une aquarelle. Car si sa passion date de près d'un demi-siècle, ce qui séduit Gilles Falga chaque jour davantage, c'est la beauté de cet oiseau. «?Ah oui, je fais attention à ne pas disposer les perchoirs trop près des grillages» confesse-t-il. En outre, s'il voit une plume cassée, il l'arrache pour qu'elle repousse aussitôt, quelle que soit la saison. «Et puis il faut beaucoup d'hygiène à partir du moment où l'on a un certain nombre d'oiseaux» ajoute-t-il. «Tous les matins, j'allume la lumière si nécessaire pour nettoyer les volières?». Comme cela se faisait autrefois dans les étables de toutes les fermes de sa région. En conséquence, ses installations sont d'une propreté remarquable. Pas de plumes ni de fientes sur le sol, ce qui est presque impossible en matière d'aviculture. Le sable du sol est ratissé, l'eau limpide dans les abreuvoirs. «Si je passe cinq fois par jour, je change l'eau autant de fois»[...]