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Palombe&tradition N°5

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SOMMAIRE

L’ÉCHO DES CABANES
L’enfer bleu du paloumayre
PALOMBE & RUGBY - Arnaud Marquesuzaa
PRATIQUE : Les arbres de la palombière
REPORTAGE - La palombe à l’école
TÉMOIGNAGE - Palombes à Iraty
INSOLITE  :Un monde à l’envers
Calendrier 2005
PUBLI-REPORTAGE - Garbure et Garburade
MIGRATION - Ah ! Les grands débalages
DOSSIER - L’autoroute des palombes
SANTÉ - La coccidiose
CHIEN - Un rapport bien compris
SOCIÉTÉ : Les paloumayres ont la cote chez les “rurbains”
UN HOMME ET SA PALOMBIÈRE : Jean-Roland Barrère - Nouveau Président du GIFS
HISTOIRE DE CHASSE : Elles vont descendre comme des “clouques”

Edito

Rencontre du 3ème type…

Le jour pointe à peine, la brume n'est pas tout à fait dissipée et déjà le premier vol de palombes est annoncé sur le col d'Osquich par un long coup de corne…

Il a fallu une bonne dose de persuasion a mon ami photographe pour que je quitte le "gueyt" de ma palombière un 18 octobre, jour de Saint- Luc, synonyme de grand truc pour un paloumayre. Mais l'occasion était trop belle de faire le plein d'images pour le magazine.

Les premières palettes giclent de la brume, quelques palombes virevoltent, se balancent d'un versant à l'autre, font demi-tour, puis au coup de "chatar" elles forcent le passage; seules quelques-unes restent accrochées dans le filet. Le bal vient de commencer et la fête s'annonce belle.

Nous sommes quelques photographes à vouloir profiter du spectacle. Une conversation courtoise s'engage avec mon voisin : il vient de Touraine ; " L'encyclopédie de la palombe" de Jacques Luquet sous le bras comme guide, il visite les pantières pyrénéennes. Mais quelle n'est pas ma surprise d'apprendre qu'il y chasse la palombe en palombière, avec appelant! Intrigué, je lui pose quelques questions et découvre un homme passionné, cultivé et très sympathique… Il me dit : "nous on ne les tire pas posées"; il ne sait pas à qui il s'adresse : me dire ça à moi, le militant de la chasse traditionnelle au posé! Je garde mon sang froid et lui rétorque que "nous" au contraire nous les tirons posées et qu'il ne peut y avoir de chasse traditionnelle qu'au posé. Mais là le fossé se creuse entre les deux cultures ; tout d'un coup il ne comprend plus rien. Ce qui nous rapprochait il y a un instant, la passion pour cet oiseau majestueux et sa chasse est en train de nous déchirer, et là je comprends qu'il y a vraiment deux cultures de chasse et qu'il est complètement utopique de croire que les chasseurs de pigeons au vol "du Nord" viendront un jour au tir au posé. On leur a donné la possibilité d'utiliser les appelants interdits jusqu'alors, ce n'est pas pour tirer au posé car c'est contraire à leur éthique. Leur "tradition", celle du tir au vol est aussi ancrée en eux que celle du posé en nous. A ce moment là, comme pour illustrer notre discussion, une pétarade assourdissante éclate, un vol de palombes vient d'éviter les filets mais pas la ligne de tir où il laisse quelques plumes. Une batterie de fusils, profitant de l'expérience millénaire des chasseurs traditionnels basques vient d'achever le travail. Cette année, au col de Naphal les "paletayres" se sont mis au service des fusils et ont abandonné la chasse traditionnelle au filet vertical.

Voilà un nouvel exemple de détournement de chasse traditionnelle.

Philippe Ducos, rédacteur en chef

Pratique :

Les arbres de la palombière

Les écrits sur les installations, les principes de chasse et les appelants, ces précieux auxiliaires, ont été nombreux. Les techniques et matériaux nouveaux permettent même
d’intéressantes adaptations et de géniales inventions. Mais il est un autre auxiliaire, bien plus précieux et sans lequel, rien ne serait possible : L’ARBRE.

Sans un ensemble d’arbres constituant un milieu forestier de surface plus ou moins importante, point de palombière ni de chasse à la palombe! Certes, les “rouscailleurs et chicorneurs” ne manqueront pas de rappeler que l’on peut aussi chasser les palombes dans les champs et les cultures, mais majoritairement, c’est encore dans les arbres que ces grands enfants de paloumayres passent une bonne partie de leurs récréations… pardon, de leur temps libre. 
Il n’est pas une fois où, participant à une assemblée de chasseurs, l’un d’eux ne m’aborde du sacro-saint “tiens, toi qui es forestier, qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse pour…” Et c’est à la suite de ces “ ….. ” que je voudrais intervenir au nom des arbres. 
La première chose qu’il faut avoir en tête est que l’arbre, comme tout être vivant de cette planète, naît, vit et meurt. La seule différence entre les êtres est leur durée de vie. Chez les végétaux comme chez les animaux, la durée de vie est plus ou moins longue. Comparée à nous, humains, la longévité des végétaux peut être parfois très importante suivant les espèces [...]

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Migration :

Ah! les grands déballages !

Tout s'est noué autour de deux journées mémorables, les 18 et 21 octobre et au final le nombre d'oiseaux ayant franchi la chaîne pyrénéenne reste stable.

Que celui qui ose encore affirmer qu'il n'y a plus jamais de grand truc à la Saint Luc lève le doigt et vienne nous expliquer ce qui s'est passé le 18 octobre dernier. Ce jour-là Monsieur, après quatre journées d'un temps épouvantable, pluie, vent d'ouest et brouillard, le ciel s'est soudainement ouvert sur le Massif Central et portées par un petit vent de nord-est, des dizaines de milliers de palombes qui s'étaient stockées dans l'est du pays se sont mises à déferler sur le sud-ouest avec une incroyable frénésie. Ce n'étaient pas des vols ou des volées d'une moitié d'automne qui fonçaient vers l'Espagne mais des cordes, des ballons, parfois des nuages de plusieurs milliers d'oiseaux qui assombrissaient l'horizon de cette incroyable journée.

En Dordogne, sur le désormais célèbre couloir central, les paloumayres restaient sidérés par un tel déballage quasiment inchassable, avec des vols défilant à des hauteurs de 300 à 400 mètres qui seraient restés inexplicables si ce sacré vent de nord est n'avait pas littéralement porté les oiseaux, comme sur un véritable tapis roulant. Groupées, en pleine forme après une halte migratoire de quatre jours, ces palombes étaient pratiquement indécrochables. Mais pour les privilégiés bien placés sur le bon couloir, restait le formidable spectacle de la migration qui allait se prolonger jusqu'à la nuit pour atteindre les Landes et le Pays Basque d'une seule traite [...]

About

Iraty :

Palombes à Iraty,

mythe ou réalité ?

Iraty  plus grande forêt de feuillus d’Europe (surtout des hêtres). Située de part et d’autre de la frontière espagnole, un quart en france dans le département des Pyrénées Atlantiques, et les trois quarts en Espagne.

Les lieux de passage et donc de chasse se trouvent de chaque côté du pic d’Orhy qui culmine à 2017 mètres. Côté est, les bois et cols de Sainte-Engrace et Larrau (Kakoueta, St.-Joseph, Holtzarté, Betzula, Uthurcéhéta, etc.) et côté ouest, ce qui nous intéresse aujourd’hui, Iraty (Sensibil, Tharta, Odicharé et Odeisakia.) Oui, il y a 20 ou 30 ans, Iraty était un véritable mythe. Le cœur des chasseurs de palombes vivait et vibrait dès qu’on prononçait le mot miracle d’Iraty. La chasse en cabane et au tir au vol étroitement liés, (et non concurrentes et ) avec ses adjudications acharnées et dont l’issue ne satisfaisait pas que l’adjudicataire du poste ou de la cabane, mais aussi le syndicat de Soule, propriétaire des terres, qui récoltait un bien beau pactole s’élevant à plusieurs dizaines de millions de francs. (930 000 francs en 2000 pour les divers cols, 100 000 francs pour les cabanes). Bref, si les prix des enchères n’ont pas diminué depuis 15 ans, pour les prises, c’est tout à fait différent. Prenons l’exemple d’une cabane du secteur d’Odeisakia, les chiffres d’il  y a 20 ans tournait autour de 400 à 500 palombes prises pour le mois d'octobre. Mais ce chiffre diminuant chaque année pour arriver ces temps derniers à 40 ou 50 palombes pour le mois ! Et idem pour les “grands” tirs au vol.
Oui, la palombe ne prenait plus le couloir d’Iraty. Que se passait-il ? Pourquoi ce bel oiseau boudait-il la montagne pour passer vers la mer ? Mystère, mais drame aussi car toute une économie tourne autour de cette chasse dans les vallées environnantes [...]

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